samedi, mai 27, 2006

Je l'entends qui se moque...

Elle se moque bien de moi, les yeux en amande, se glisse en limande sous ma main qui voudrait se transformer en caresse. Rit de mon absence de mot, de ma prétention aux pages quotidiennes d'une journal de bord virtuel. Elle regarde mes jours qui filent, tranquille sur sa couverture molle et chaude, le regard dans les rêves en quête d'une herbe verte à grignoter, peut-être. Ou encore mieux: elle rêve d'amour, qui sait, un peu comme moi, comme nous tous. Rêve d'avoir toujours la phrase qui fait mouche, le regard qui tue le mal, qui me tue, tiens, quand elle m'observe d'un air supérieur. "A quoi tu joues, fifille, avec tes manies d'humaine futile? Je retrousse le nez, moi, quand tu me files des croquettes à bouffer? Naaan..."
La désinvolture est reine, la sieste ouvre les shakras mieux que rien d'autre.
Oui, je crois qu'elle se moque, qu'elle rit de moi, du haut de son intelligence animale qui met la mienne en berne et me snobe royalement.
Elle rit, ha ha ha, de mon goût pour la musique, ce bruit qui pense comme disait Hugo. De mes yeux myopes faussement cachés derrière des lentilles, de mes yeux plongés dans les livres, de mes yeux devant un écran et qui souvent oublient de cligner. Et si je pleure, ne vous inquiétez pas, c'est juste que mes yeux sont secs, c'est pas du cinéma...
Elle rit, j'en suis sûre, quand j'ai le coup de blues de fin d'après-midi ou quand je ris parce qu'elle dort sur le dos à cause de ses kilos en trop. Se vexe, file à l'anglaise, se planque sur une chaise et me boude. Un peu, jamais beaucoup. Je crois que si elle avait été humaine, elle aurait travaillé dans une ONG ou fait philo.
Quand même, c'est pas rien, d'aimer les humains. Humains comme moi. Même si elle en rit, parfois...

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