A Bruges, il y avait des gens qui... (1)
Il y a cette fille, légère et mutine. De l’autre côté du canal, son amant, son Autre, peut-être. Derrière des barreaux, faire « comme si », comme si elle ne le voyait pas prendre cette photo (ni moi). Peut-être son nom commence-t-il par L ou M. Ils sont là depuis un jour seulement, c’est le début de leur histoire, un lien en plus pour des souvenirs à se créer, un petit monde à décorer. Elle y croit, elle a mis ce collier sautoir qu’il lui a offert. Elle a froid mais ne le montre pas. Au contraire, cette petit brise sur son front lui plait, car elle répète son geste à lui. Elle l’a compris, qu’il aimerait faire ça, souvent, dégager son front avec son index, de ses cheveux trop fins.
*
- Tu sais, j’ai vraiment pas envie d’y aller, ce soir.
- On a pas le choix, chéri, c’est notre belle-fille, quand même.
- Je ne te comprends pas, c’est pourtant toi qui refuses systématiquement les invitations du dimanche midi, parce que tu ne supportes pas de rater Drucker ?
- Je sais, je l’ai dit à Olivier, mais… le samedi soir, de toute façon, il y a Sébastien, et le dimanche soir, c’est Fogiel, alors…
- Quand je pense qu’on n’a pas pu enregistrer Ruquier le jour où tu m’as fait traîner dans les magasins pour te trouver une tenue… c’est vraiment deux poids, deux mesures. Et en plus, il faut lui amener un cadeau ! Et ça fait une heure qu’on cherche !
- C’est toi qui a voulu venir sur ce marché aux puces pour faire des économies…
- Pfff… On n’aurait pas pu offrir des fleurs, comme tout le monde ?
- Elle est allergique…
- Et alors ?
- Bon, d’accord…
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