jeudi, octobre 11, 2007

"De ça je me console", de Lola Lafon

On a très envie d’aimer ce roman. Parce que dedans, il y a ce que certains crient, ce que certains taisent, ce que certains pleurent. Parce que dedans, il y a l’intelligence d’un regard qui n’a pas oublié de regarder le monde. Le regarder vraiment. Ne pas Oublier.

Emylina est juive, est roumaine, est sans le sou, vit à Paris. C’est déjà une histoire, à l’heure actuelle. Elle remplit, toujours, un cahier de toutes ces choses, ces mots, ces événements qu’il ne faut Pas Oublier. Emylina a du mal-être au milieu de tous ces Presque Morts, ces jeunes jeunes jeunes qui vivent pour oublier qu’ils sont mourants.

Et puis, un jour, il y a l’Italienne, celle à qui ce roman s’écrit. C’est l’amitié, c’est l’amour. Jusqu’à ce qu’elle disparaisse, qu’elle soit soupçonnée de meurtre. Qu’elle disparaisse et qu’il faille commencer à se souvenir. A chercher, avant, après, des réponses, des refuges, parmi les autres absences et les nouvelles présences. Et puis faire le tri, de ce dont on se console ou pas, par ce jeu que son père avait inventé pour ramener ses chagrins à leur juste taille…

Dommage que la construction de ce roman soit parfois décousue et laborieuse, par son besoin d’aller et venir dans le temps et les espaces. Aller et venir comme les idées, les choses qu’il faut dire et… ne pas oublier.

Il y fait un peu rouge, dans ces lignes, par le sang, parfois, par les idées aussi. Ca sent l’Est, l’histoire qu’on a encore du mal à avaler (le faut-il ?). Lola Lafon nous offre là un roman qui s’épuise sans doute un peu d’avoir trop de mots à exprimer. Mais quels mots.

Une sacrée belle plume, en tout cas.

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