dimanche, septembre 10, 2006

Cinéma: "The wind that shakes the barley", de Ken Loach

1920. Après l'échec retentissant du soulèvement de 1916, les Irlandais se sont organisés en milices locales, lançant une guérilla pointue et efficace contre l'envahisseur anglais affaibli par la première guerre mondiale.
Engagés et déterminés membres de l'IRA, deux frères, Damian et Teddy, finiront par s'opposer lorsque le controversé traité de paix anglo-irlandais sera signé, laissant sous le joug britannique le Nord d'une Irlande miséreuse et où les intérêts sociaux des classes plus favorisées sont mis à l'avant-plan.

Nombreuses sont les critiques ayant crié haut et fort l'absence de manichéisme de son réalisateur. Néanmoins, après avoir vu le film, je ne peux m'empêcher de garder en mémoire une vision très carrée des Black & Tan britanniques, un évident parti pris pour les victimes irlandaises, et un besoin de réparation persistant ayant malheureusement tari la source intéressante qu'aurait pu être une exploitation plus fouillée des personnages, mis à mal dans leurs relations et leur évolution.
Ken Loach se dit lui-même outré que le gouvernement britannique refuse encore de s'excuser pour son colonialisme égoïste mais affirme ne pas vouloir faire de son film un message politique...

Je ne suis pourtant pas la plus objective en la matière et je connais bien des personnes l'étant encore bien moins, mais je trouve regrettable qu'en voulant rappeler le contexte politico-historique de la guerre civile irlandaise, le but premier, social et humain, ait été malgré tout amoindri. Les Anglais sont braillards et dégagent une haîne presque surnaturelle envers les Irlandais, qui eux, poussent le code de l'honneur au-delà d'une réalité née de l'incontournable faiblesse humaine...

Ne rien ôter au jeu des acteurs, excellent, être déçu par les images violentes et larmoyantes à souhait, sans oublier pourtant leur évidence. Un film témoin, qui aurait pu dépasser un message déjà bien souvent transmis. Un bon moment cinéma, apprécié mais avec retenue...

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Salut Virginie.
J’ai beaucoup aimé ce film, et je l’ai dit et encouragé les gens à aller le voir. Au sujet des anglais braillards et ce n’est pas explicite dans le film, ce sont toujours les tristement célèbres «Black & Tans» qui étaient souvent des repris de justice, renommés pour leur brutalité et leurs exactions de toutes sortes. On leur doit, entre autre, en décembre 1920, la destruction complète par le feu de la ville de Cork.
Yvon