Michael COLLINS, "Les gardiens de la vérité"
Bill, harcelé par ses souvenirs, celui du père suicidé, du grand-père intransigeant et emblématique d’une réussite gagnée à la sueur, celui de l’amante perdue, de la solitude, de l’ironie triste de son existence, se prend à observer ce monde perdu, à vouloir écarquiller les yeux des faux aveugles qui l’entourent, ceux qui voient sans regarder la misère humaine.
Dans cette ville où tout tourne en rond, ou pas tout à fait, un crime est commis. Un homme disparaît, on retrouve son doigt coupé dans la maison qu’il partageait avec son fils, Ronny Lawton. L’odeur du sang avive les foule, l’homme est certainement mort, découpé en morceaux, enterré quelque part… Oui, on le jurerait, c’est Ronny qui l’a tué, on sait qu’ils se haïssaient. On sait que, on dit que, on croit, on fait, on pense, on ment, on trouve…
Et Bill de vouloir se plonger dans ce monde grouillant et fascinant, de tenter d’approcher Ronny, celui contre qui aucune preuve n’existe. D’apprivoiser l’ancienne femme de Ronny, cette blonde paumée habitant dans sa caravane et y laissant son enfant enfermé pendant ses heures de travail, cette fille battue par les hommes et le temps, ce symbole cuisant de la déroute sociale. Ce monde dont il n’est pas issu, Bill s’y vautre avec une perverse délectation.
Michael Collins écrit avec une intelligence remarquable, ne s’empêtrant jamais dans la facilité, il décortique, assène ses mots avec une dure compassion. Et j’en suis tout aussi séduite que lors de ma première lecture avec «
4 commentaires:
Bizarrement, c'est le livre que j'ai le moins apprécié de Michael Collins!
Yvon
Hé voui! Voilà pourtant que le le préfère à "La Filière Emeraude", allons comprendre. :o)
Merci pour ta visite, Eireann!
Après la lecture de "Les profanateurs" nous en reparlerons.
Yvon
Thoughtful blog thanks for sharing
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