dimanche, mars 19, 2006

Don't bring me down

Brokeback Mountain

Pas de monde dans la salle, quelques couples, une mère et sa fille, un femme seule. Puis une autre, moi. Cinéma désert, écran désert, coeur désert. J'ouvre les yeux, j'attends de voir le film dont on parle sans rien dire, qui plait, qui déplait. Je suis vierge de tout.
Finalement, je ne m'attends pas à ça. Etre remuée, être mal de trouver ça beau. De savoir que tout ça, c'est une belle histoire, du cinéma, du trop, dans le décor, dans le ton. Et en même temps, il est splendide le contraste sobre et violent, dérisoire et désespéré, la beauté perdue des sentiments, la folie du manque. Vivre de l'incontrôlable, s'aimer d'un amour fou car sans folie, ce n'est pas de l'amour. Emouvant. Vrai ou pas, je l'ignore, crédible ou pas, je l'ignore. Mais sincère, je le pense.
Musique, dolence, violence, sur la montagne tu m'aimes, c'est moi la montagne, à en crever, déchirure, herbe ton corps, perdre, accord toujours, besoin d'odeur, la tienne... Pudeur.
J'ai le coeur en poche et il en sort bien trop souvent. Avoir les yeux qui se mouillent en cachette et la terrible envie d'inspirer sans relâcher l'air trop vite. Je m'en veux d'être ça... Il parait que ça passe.

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