Un poisson d'avril le 31 Mars?
Après un instant de consternation, je me suis demandée quelle était la date??? Non, décidément non, nous n'étions pas le 1er Avril...
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Virginie
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vendredi, mars 31, 2006
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Texte né d'un de nos exos en direct sur Vos Ecrits. Texte à mettre en vie, inspiré d'un tableau imposé. J'avais hérité de "La jeune fille à la perle" de Vermeer. J'ai triché, et me suis appropriée la "Judith I" (Judith et Holopherne) de Klimt. Quelques petites retouches depuis, d'autres à venir, certainement.
Il fait froid, mais je sais qu’il n’y aura pas un degré de plus dans la pièce car il aime voir la buée s’échapper de mes lèvres entrouvertes lorsqu’il peint. Parfois, il fait même un croquis des formes laissées dans l’air par ma respiration. C’est ce que je préfère de lui, ces croquis multiples, libres et changeants.
La plupart du temps, il les jette au feu. Après.
Pourtant, je voudrais stopper net, plus d’air, plus de croquis. Il a envahi mon territoire. Cette situation, c’est lui qui la domine. J’aimerais poser nue, mais il m’a enfermée dans un enclos de vêtements, de bandeaux, de regards appuyés, de silences. Alarme au moindre frémissement de la boucle d’oreille qu’il a accrochée si lourdement à mon lobe gauche. Comme un témoin de mon immobilité fragile. Jamais il ne me touche vraiment, il me positionne de loin. Sans même frôler ma nuque, sans y poser le doigt, et encore moins la langue.
J’aimerais être une autre : ronde et nue sur un tapis de drap blanc, la main couvrant négligemment mon sexe, comme pour susciter une envie qui jamais ne l’effleure, lui. Nue encore devant une fenêtre, un oiseau sur l’épaule, un soupir. Non, pas ça non plus. Peut-être démantelée, mi-corps mi-objet, triturée, abstraite. Ou fumant un tabac d’orient, négligée, dans l’attente.
Oui, j’attends, quelque chose qui ne vient pas, je le regarde, j’aimerais qu’il me touche au lieu de m’esquisser, qu’il me palpe d’un doigt tendre au lieu de me colorer, de me mettre en carcan sur une toile. Je voudrais… être. Moins fade, moins patiente, moins vierge.
Il s’approche, replace une mèche échappée de mon bandeau.
Et c’est là.
Là que je bouge, que je relâche ma nuque raide, que je lève une main vers son front pour imiter son geste. Quitter mon vernis, le craqueler. Effleurer la légèreté d’une mèche de cheveux. Les siens.
Il me repousse, grogne : j’ai gâché les couleurs, basculé les nuances, mélangé le clair-obscur. Carnage.
Alors, je sais. Je sens, celle que je veux être. Le tableau qui m’attend.
Je deviens Judith.
Un couteau sur la table, déjà, il est entre mes doigts. Je plonge ma main dans ses cheveux, m’y arrime, et tranche, découpe, cisèle, sa gorge est si tendre. Il aurait aimé ce rouge. Holopherne, c’est lui. Il entre dans mon tableau.
Son corps tombe au sol. Sur un tapis de drap blanc. Amusant, sa main est négligemment posée sur un sexe invisible. Je n’ai plus envie.
Je dégrafe ma robe, juste le haut. Contre mon ventre, je presse sa tête encore chaude. Le soleil d’hiver se reflète, doré, sur des éclats de verres brisés. Mes paupières se ferment, s’arrêtent en chemin, et je demeure immobile.
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jeudi, mars 30, 2006
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jeudi, mars 30, 2006
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mercredi, mars 29, 2006
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Un défouloir né il y a tout pile un an... des mots sans laisse, je vous les laisse. ;o)
Tu m’agaces, me dépasses, m’envahis, m’étourdis, tu m’espionnes, me bourdonnes, tu m’irrites, tu m’effrites, tu me fâches, tu me lâches, m’ décourage, quel dommage ! j’en peux plus, j’l’ai voulu, ça s’emballe, c’est normal, un : j’explose, deux : j’implose, me touche pas, moi, l’appât, sois prudent, décadent, je m’oublie, m’éparpille, j’ai besoin, de tes soins, tu m’énerves ! t’es en verve ? J’m’illusionne, me fusionne, me remplis, m’engourdis, une diablesse, en détresse, me lamine, mal ami ne, haut-le-corps, dés-a-corps, ça m’étouffe, me rend ouf, ouvre-moi, en émoi, à l’envers, allant droit, à l’endroit, allant vers, bacchanale, pas vénale, je rougis, tu agis, dans mes bras, nabab ras, je désire, là gésir, où tu vas ? Terre-Neuve ? ah ! le désert, la braise erre, crispe-moi, défend-moi, clos la porte, bois l’eau-forte, déshabille, on s’envie, j’t’aiguillonne, tu m’talonnes, tu me gênes, indigène, indigeste, et le reste, tais-toi donc ! oh, pardon, paralyse, par là vise, visage pâle, bleu opale, interdit, lent lundi, s’assoupir, s’endormir, c’est la grâce, on s’embrasse ? en éclats, être là, être bien, être à rien, être nous, être tout, étriper, s’agripper, fossoyeur, soie d’ailleurs, oublie-moi, ou lis-moi, tu t’entasses, tu t’ramasses, tu t’égares, tu t’égard, t’as la pêche, t’es revêche, tu me glaces, tu m’effaces, tu expires, tu transpires, Travolta, un volt a, cinq avril, t’es viril, tu t’les bouges ? j’bois du rouge, en défriche, c’est d’la triche, on s’arrête, on s’entête, faudrait bien, stopper l’train, virer de bord, t’es d’accord ? c’est fini, l’infini…
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mardi, mars 28, 2006
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mardi, mars 28, 2006
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lundi, mars 27, 2006
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dimanche, mars 26, 2006
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Constantin a la quarantaine, est célibataire et gagne sa croûte comme gardien de Musée. Il vit dans un appartement bruxellois, en concubinage avec un Juncus Spiralis, une plante qui « boit comme trou » et qui a, par ce détail, hérité du nom de Bukowski. De sa famille, il ne reste que Laura, sa sœur, dont la réussite professionnelle n’a d’égal que les échecs sentimentaux. Laura était « l’aimée », celle du père qui avait usé tous ses sentiments quand il s’agissait d’en éprouver pour son fils.
Frère et sœur viennent de l’enterrer, ce père, déjà veuf depuis longtemps. De lui, Constantin ne veut récupérer qu’un vieil orgue de Barbarie, héritage des anciens, détraqué et solitaire, et dans lequel Laura ne voit qu’un maudit bastringue, encombrant et inutile…
Mais le récit ne démarre pas avec Constantin. Il s’ouvre sur Léon Barth, vieil homme sec et amer, esseulé des humains et à la retraite anticipée de son métier de facteur suite à une agression. Léon hait, Léon ne comprend pas, Léon attend de déverser son fiel, jusqu’à l’irrémédiable. Léon est le corbeau noir du récit, qui réapparaît par petites touches au fil du roman…
De la tragédie drôle, de la comédie triste, la vie de Constantin frise toujours le tendre, l’optimisme à travers les coups durs, les déceptions, les doutes. Il avance, rebondit, sincère et vrai.
Histoire d’amour entre un gardien de musée et une chocolatière. Qui sont plus que ça, qui sont surtout deux êtres humains intelligents, se cherchant dans les sinuosités du quotidien, sans carte en main, et sur le point de trouver le bon chemin après quelques erreurs de calculs.
Car parfois la vie nous fait don d’un GPS…
Aimer l’autre, croire en lui, faire confiance en l’existence, avoir pour confident une plante ‘hydroo-lique’, de sa propre pesanteur diminuer l’intensité et rebondir, tel un ricochet, toujours et encore, vers un futur qui nous reconstruit perpétuellement. C’est ça, Constantin. Le Constantin que j’ai lu.
En antonyme, ce Léon perdu, cruel et désespéré, qui casse la vie de mots haineux et de mal-être, xénophobe et misanthrope, que se replie, se carapaçonne dans sa douleur, colère sans fond.
Les contrastes font parfois les grands sentiments.
Alexandre Millon est maître en art de la formule, de l’image qu’il soutient et embellit, de la poésie visuelle offerte. Un livre doux-amer, optimiste toujours, humaniste surtout.
La vie est une tarentelle, c’est l’orgue de Barbarie qui le dit, ce maudit bastringue…
Site de l'auteur : http://alexandremillon.site.voila.fr/
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dimanche, mars 26, 2006
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jeudi, mars 23, 2006
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mardi, mars 21, 2006
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dimanche, mars 19, 2006
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dimanche, mars 19, 2006
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"La Caverne des idées" José Carlos Somoza
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vendredi, mars 10, 2006
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jeudi, mars 09, 2006
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"Les pluies ne durent jamais en Ecosse" C. Godart
Les pluies ne durent jamais en Ecosse, les douleurs fanent, les amants passent, le besoin reste.
Dans cette longue lettre à l’anonyme, il y a l’intention libérée, le pèlerinage dans sa part d’ombre, en lui, en tout le monde, l’analyse de ces fantasmes sans lesquels on ne vit pas. Et le narrateur s’y livre sans pudeur, à ces fantasmes, il s’explore, avec le lecteur comme récepteur de son journal de bord. C’est aussi l’histoire d’un amour fou (fou, l’amour ne l’est-il pas toujours un peu ?), celui pour l’inconnu, celui pour Mathieu, l’Amant.
Et c’est beau.
C’est un roman soigné, d’un côté, désordonné de l’autre, comme le sont les pensées, les désirs, la vie. Il y a l’amour des mots, dont l’auteur joue, un peu, beaucoup, à la folie. Il en fait ce qu’il veut, pour aller au plus près de ce qui doit être dit, sans doute. Il les taquine, attente à leur pudeur, les entreprend, bouleverse l’ordre, advienne que pourra, qui lira verra.
« C’est qu’au dernier souffle de ma vie, je veux qu’une orgie soit organisée. Et que j’en sois l’instigateur. Le grand masturbateur. Le centre du monde. Que mes camarades n’aient pas plus de vingt-cinq ans. Je veux mourir entouré de jeunes amants, dans une chambre d’hôtel. Ma mise en bière se fera au champagne. Et ils continueront de faire l’amour, lorsque j’aurai quitté la pièce. Ils feront cela, en mémoire de moi. »
« Les pluies… » est suivi d’une nouvelle « Laissez un message après le strip », ayant les mêmes gènes, à quelques petites différences près, petites faiblesses : celles du péché du « trop bien faire ». L’auteur y manipule tant les mots, de néologismes en détournements, que leur beauté parfois s’annule, parce qu’on en a plein les yeux, oui, mais trop…
J’ai aimé lire ce livre, dont l’écriture s’enchaîne, s’écoule, freins lâchés, nous bouscule mais avec un brin de tendresse, quelques part entre les lignes.
Un roman sans garde-fou, premier et libre.
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Virginie
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mercredi, mars 08, 2006
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mardi, mars 07, 2006
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Quel mystère cache « l’Ouranos », retrouvé dérivant au large et vide de tout occupant ? La coque du cabin-cruiser est parsemée de griffures, de signes étranges et de traces de sang. A l’intérieur sont disséminés les écrits de ses passagers disparus : les membres de la célèbre famille Knigh.
Tout porte à croire qu’ils sont morts par noyade, après que l’un d’entre eux ait délibérément ôté l’échelle avant de se jeter à l’eau à son tour… Pourquoi et comment ?
Etrange énigme sur laquelle se penchent le « Théseur », le « Poète Criminologiste » et « l’Enquêteur Maritime ». Trois hommes liés à la famille Knigh, ou à sa mystérieuse disparition, d’une manière ou d’une autre.
De carnets en notes, de souvenirs en poèmes, de brouillons en ratures, le Théseur épluche ces écrits laissés en héritage afin d’y trouver le moindre indice. Aidés par ses deux compagnons aussi déterminés que lui à comprendre, il partage avec eux son analyse de la famille Knigh, les souvenirs de ses rencontres avec chacun de ses membres, tous écrivains ou écrivants, leurs paroles parfois prophétiques, les singulières relations les unissant envers et contre tout.
L’énigme devient L’Enigme.
Elle prend place, s’installe, prétexte aux digressions littéraires et humaines, laissant toutes solutions possibles, plus séduisantes les unes que les autres.
Qui ? Comment ? Pourquoi ?
Quelle est donc la chose la plus enivrante : le savoir ou l’imaginer ?
Ce roman est habilement et subtilement construit, il nous séduit aussi, laisse l’Enigme nous séduire surtout, nous fait aimer la question et non la réponse. Comme cette anecdote souvent rappelée par notre Théseur qui dit que si le Sphynx a épargné Œdipe, ce n’est pas parce qu’il aurait répondu correctement à cette prétendue énigme « Quel est l’animal qui le matin… etc. » variable, mais bien parce qu’il n’aurait PAS répondu, rien, pas un mot. Et donc laissé toute sa force à la question…
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Virginie
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lundi, mars 06, 2006
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Virginie
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dimanche, mars 05, 2006
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